Sept pièges de la planification de la retraite à éviter

Établir un plan de retraite réaliste

La planification de la retraite était auparavant beaucoup plus facile. Vous avez travaillé toute votre vie pour la même entreprise et avez pris votre retraite à 65 ans avec une montre en or et un régime de retraite collectif.

Aujourd’hui, c’est plus compliqué. La plupart des gens changent d’employeur à plusieurs reprises ou travaillent à leur compte au cours de leur carrière.

Parallèlement, l’espérance de vie augmente. Nous avons donc plus de temps pour profiter de la retraite. Cependant, cela signifie que nous devons financer plus d’années de retraite.

Alors, comment planifier sa retraite? Un bon point de départ est de savoir ce qu’il ne faut pas faire. Voici sept pièges de la planification de la retraite et des conseils pour les éviter.

1. Compter exclusivement sur l’aide du gouvernement

Si vous avez vécu et travaillé la majeure partie de votre vie au Canada, vous comptez probablement recevoir des prestations de l’État à votre retraite. Vous pourriez être admissible à trois régimes de retraite différents : la Sécurité de la vieillesse (SV), le Régime de pensions du Canada (RPC) ou le Régime de rentes du Québec (RRQ) et le Supplément de revenu garanti (SRG). Le problème, c’est que même si vous êtes admissible aux trois régimes, les prestations s’élèvent à moins de 24 000 $ par personne par année.

Selon l’endroit où vous vivez, ce montant pourrait ne pas être suffisant pour couvrir vos dépenses de logement et de nourriture.

Points à considérer pour planifier sa retraite : Alors, que pouvez-vous faire pour augmenter votre revenu à la retraite? C’est très simple. Commencez à épargner. Maintenant. Déterminez ce que vous avez déjà – dans votre régime de retraite collectif, votre régime enregistré d’épargne-retraite (REER), votre compte d’épargne libre d’impôt (CELI) et votre épargne personnelle. Cela suffira-t-il pour prendre votre retraite au moment et de la façon qui vous conviennent?

Si la réponse est non, vous voudrez peut-être rajuster le tir. Épargner un peu plus chaque mois vous aidera à faire fructifier votre épargne-retraite. Vous pourriez aussi reporter la date de votre départ à la retraite d’un an ou deux ou envisager une retraite partielle qui vous permettra de gagner encore un peu d’argent.

2. Compter sur un héritage

Nous avons tous vu les manchettes sur le « transfert de patrimoine de mille milliards de dollars » de la génération des baby-boomers à leurs enfants et petits-enfants. Vous avez peut-être des parents ou des beaux-parents plus âgés, qui sont propriétaires de leur propre maison et possiblement d’un chalet familial et qui détiennent des comptes bancaires, des placements et plus encore.

Sans mauvais jeu de mots, ne vendez pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Si vos parents sont à l’aise financièrement, parfait. Mais vous pourriez toucher un héritage ou rien du tout. Vos parents pourraient avoir besoin de la majeure partie ou de la totalité de leur argent pour eux-mêmes, surtout si leur état de santé se détériore et qu’ils ont besoin d’aide à la maison ou dans un établissement de soins de santé. N’oubliez pas non plus que la dynamique familiale est plus complexe aujourd’hui que par le passé. Vos parents pourraient affecter leur actif au soutien d’enfants issus d’une union précédente, d’un ex-conjoint ou de leur organisme de bienfaisance favori.

Points à considérer pour planifier sa retraite : Tout d’abord, ne tenez compte d’aucun héritage dans vos calculs de planification de la retraite. Si vous en obtenez effectivement un, tant mieux, mais ne comptez pas là-dessus.

Deuxièmement, parlez à vos parents de leur situation. Cette conversation peut être inconfortable. De nombreuses familles ont plus de difficulté à parler d’argent que de relations personnelles. Mais vous devez savoir s’ils ont pensé à l’avenir et s’ils ont un plan pour au moins répondre à leurs propres besoins. Sinon, vous pourriez devoir les soutenir juste au moment où vous vous apprêtez à prendre une retraite bien méritée.

3. Ne pas avoir de plan successoral

Il n’y a pas que vos parents qui doivent penser aux « scénarios hypothétiques », vous aussi. Plus particulièrement, vous voudrez prendre des mesures pour préserver et protéger tout ce que vous avez travaillé fort à bâtir pour vous-même et votre famille. Vous avez donc besoin d’un testament et de procurations relatives aux biens et aux soins de santé. Ensemble, ils constituent la base de votre plan successoral.

Points à considérer pour planifier sa retraite : Nul besoin d’être riche pour avoir besoin d’un plan successoral. Vous devriez à tout le moins avoir un testament indiquant qui hérite de vos biens et qui sera le liquidateur (la personne que vous choisissez pour administrer votre succession). Votre testament est un puissant outil pour protéger l’avenir de vos proches.

Si vous n’avez pas encore de plan successoral, communiquez avec un conseiller juridique pour obtenir des conseils sur la rédaction de votre testament, le choix d’un liquidateur de succession et l’établissement d’un plan efficace. Faites-le aussi si vous avez un testament, mais que vous ne l’avez pas mis à jour depuis longtemps. La vie évolue et vous pourriez vouloir ajouter des bénéficiaires ou choisir un autre liquidateur si la personne que vous aviez choisie n’est plus disponible ou appropriée.

4. Ne pas tenir compte du coût des soins de santé

Après avoir quitté le marché du travail, le coût des ordonnances, des lunettes, de la physiothérapie et d’autres frais pourraient ne plus être couverts par un régime d’assurance collective. Bien que le gouvernement couvre le coût de certains médicaments pour les personnes âgées, beaucoup d’autres médicaments ne sont tout simplement pas couverts.

Points à considérer pour planifier sa retraite : Les régimes d’assurance collective qui couvrent les soins de santé peuvent souvent être transformés en contrat distinct à la retraite. L’assurance soins médicaux et soins dentaires Emporte-moiMD de Manuvie, par exemple, offre l’approbation garantie à condition que vous présentiez votre demande dans les 90 jours suivant la fin de votre couverture d’assurance collective*. La couverture ne sera peut-être pas exactement la même que celle que vous aviez auparavant, et vous devrez payer les primes de votre poche, mais elle peut vous offrir un moyen économique de vous assurer que vous pouvez payer les soins dont vous avez besoin.

5. Oublier l’inflation

Depuis de nombreuses années, l’inflation au Canada est près des planchers record.En 2019, elle s’est établie à 1,9 %. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Le taux d’inflation annuel moyen en 1981, par exemple, était de plus de 12 %. À ce rythme, un panier d’épicerie coûtant 120 $ aujourd’hui coûterait plus de 370 $ dans 10 ans.

Le point à retenir, c’est que lorsque vous touchez un revenu fixe, toute augmentation du coût de la vie peut avoir de graves répercussions.

Points à considérer pour planifier sa retraite : Bien sûr, il n’y a pas grand-chose que vous puissiez vous-même faire pour contrôler l’inflation. Mais vous pouvez prendre des mesures pour vous protéger, et la première est de faire fructifier votre argent. Compte tenu de la faiblesse actuelle des taux d’intérêt, l’argent qui dort dans un compte bancaire pourrait ne pas rapporter assez pour vous soutenir tout au long de votre retraite. Discutez avec un conseiller en placement pour savoir où placer vos liquidités afin qu’elles puissent générer des rendements plus élevés tout en respectant votre tolérance au risque.

6. Payer plus d’impôt que nécessaire

Le fondement même de la planification de la retraite est de mettre de l’argent de côté aujourd’hui pour subvenir à vos besoins futurs. Mais les sources de revenu de retraite sont assujetties à des règles fiscales différentes. Planifier stratégiquement la façon et le moment de faire des retraits peut contribuer à réduire votre fardeau fiscal et à maximiser vos liquidités.

Points à considérer pour planifier sa retraite : Lorsqu’il est question de planification de la retraite au Canada, les deux options d’épargne les plus importantes sont le REER et le CELI. Les deux régimes permettent à vos cotisations de fructifier à l’abri de l’impôt, mais il y a une grande différence entre les deux lorsqu’il s’agit de retirer votre argent.

Les retraits de votre REER ou de votre fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) sont imposables à votre taux marginal d’imposition (TMI). En effet, les cotisations à votre REER proviennent de votre revenu avant impôt, et vous bénéficiez d’une déduction fiscale l’année de vos cotisations. Le montant d’impôt que vous paierez sur ces retraits dépendra du revenu total que vous tirerez de toutes les sources. Plus votre TMI sera élevé, plus les retenues seront importantes sur vos retraits. Si votre TMI est de 35 %, par exemple, et que vous retirez 20 000 $ de votre REER ou FERR, 7 000 $ d’impôt seront versés au gouvernement.

En revanche, les retraits de votre CELI ne sont pas imposables. En effet, vos cotisations proviennent de votre revenu après impôt et ne donnent droit à aucune déduction fiscale. Si vous retirez 20 000 $, vous conservez le plein montant. De plus, les retraits d’un CELI ne sont pas considérés comme un revenu, alors ils n’auront aucune incidence sur votre TMI ou votre admissibilité aux prestations gouvernementales fondées sur le revenu, comme la SV.

7. Ne pas être réaliste

Comment envisagez-vous votre retraite? Prévoyez-vous faire le tour du monde? Passer l’hiver dans les Caraïbes? Si vous avez des projets onéreux comme ceux-ci en tête, vous devez aussi déterminer leur coût et combien vous devez épargner maintenant pour les réaliser.

La plupart d’entre nous ont probablement une vision de la retraite qui n’est pas si grandiose. Peut-être prévoyez-vous simplement passer du temps à la maison, vous occuper de vos petits-enfants et jouer un peu au golf.

Points à considérer pour planifier sa retraite : Bon nombre des calculateurs de retraite accessibles en ligne supposent que vous dépenserez moins à la retraite et que vous aurez donc besoin de moins de revenus qu’aujourd’hui. Pourtant, ce n’est pas nécessairement le cas. C’est à vous de décider de votre retraite. Examinez votre budget actuel et réfléchissez – de façon réaliste – à ce qui changera lorsque vous prendrez votre retraite. Certains coûts pourraient baisser, mais d’autres pourraient augmenter.

Peu importe votre vision, un coût y est associé. Vous devez en déterminer le coût aujourd’hui et estimer combien il représentera à votre retraite. S’il y a un écart entre ce que vous voulez et ce que vous aurez les moyens de vous payer, vous avez deux choix : revoir vos attentes à la baisse ou augmenter votre épargne pour avoir les moyens de les réaliser.

Assurez votre avenir

La retraite est la prochaine grande étape de votre vie, et elle peut être aussi gratifiante et emballante que vos jeunes années. C’est l’occasion pour vous de faire ce que vous voulez quand vous le voulez, que ce soit relaxer à la maison, parcourir le monde ou embrasser une nouvelle carrière. En planifiant votre retraite dès maintenant, vous serez mieux à même de réaliser votre vision, quelle qu’elle soit.

* Les régimes Emporte-moiMD Assurance santé ne vous offrent pas et n’ont pas pour but de vous procurer exactement la même couverture que celle que vous aviez au titre de votre régime d’assurance collective ou de votre régime d’assurance maladie existant. L’approbation est garantie sous réserve de la satisfaction des critères d’admissibilité et de la réception de la première prime. Veuillez consulter le contrat pour en savoir plus.

Les renseignements présentés dans cet article ne doivent pas être considérés comme des conseils d’ordre juridique, fiscal ou financier ni des conseils en matière de placement applicables à des situations particulières. Nous vous invitons à demander conseil à un spécialiste en fiscalité.

Sources :
Statistique Canada, « Espérance de vie ».
Gouvernement du Canada, « Pension de retraite du RPC : Montant que vous pourriez recevoir ».
MoneySense, « Planning for retirement with little or no savings to draw on » (en anglais seulement).